Le monde de la finance est complexe, et parmi les nombreux termes qui existent, il est souvent difficile de s’y retrouver. Deux concepts à connaître pour mieux comprendre le fonctionnement des entreprises sont le capital social et les capitaux propres. Malgré leur similitude d’apparence, ces deux notions ont une signification différente. Nous allons ici vous expliquer en détail ces différences pour vous aider à saisir l’essence de chacun.
Première approche : définitions de base
Définition du capital social
Le capital social représente les ressources financières qu’une entreprise possède lors de sa création et qui sont apportées par ses associés. Il est composé de parts ou d’actions, dont la répartition varie en fonction de la contribution de chaque actionnaire. Ce montant sert notamment à financer les investissements nécessaires à l’activité de l’entreprise et constitue une garantie pour les créanciers. Il doit être mentionné dans les statuts de la société ainsi que sur l’ensemble de ses documents officiels (factures, lettres commerciales, etc.). Lors de la création d’une entreprise, il peut prendre diverses formes :
- Apports en numéraire (somme d’argent),
- Apports en nature (biens meubles ou immeubles),
- Apports en industrie (savoir-faire, connaissances techniques).
Définition des capitaux propres
Les capitaux propres correspondent à l’ensemble des ressources financières qui appartiennent directement à la société. Ils sont utilisés pour mesurer la solvabilité et la solidité financière de l’entreprise. Les capitaux propres se décomposent en plusieurs éléments :
- Le capital social,
- Les réserves,
- Le report à nouveau (bénéfices non distribués),
- Les subventions d’investissement,
- Le résultat net de l’exercice.
Principales différences entre capital social et capitaux propres
La nature des fonds
Tandis que le capital social représente les apports initiaux des associés lors de la création de l’entreprise, les capitaux propres englobent ces apports mais aussi toutes les autres ressources financières accumulées par la société au fil du temps. En effet, les capitaux propres comprennent également les bénéfices réinvestis dans l’entreprise, les réserves et les subventions d’investissement.
Le rôle vis-à-vis des créanciers
Le capital social est souvent perçu comme une garantie pour les créanciers de l’entreprise. En effet, il constitue une somme d’argent qu’ils peuvent récupérer en cas de liquidation de la société. A contrario, les capitaux propres n’offrent pas la même sécurité pour les créanciers puisqu’ils sont constitués de plusieurs éléments, dont certains ne sont pas directement disponibles.
La modification des montants
Le montant du capital social est généralement fixe et ne peut être modifié qu’à travers une opération spécifique (augmentation ou réduction de capital, par exemple). En revanche, les capitaux propres sont constamment en mouvement : ils augmentent avec le succès de l’entreprise (bénéfices, subventions) mais diminuent également avec l’apparition de pertes.
Composantes du capital social et des capitaux propres
Focalisons-nous sur le capital social
Le capital social est composé de trois types d’apports :
- Apports en numéraire : il s’agit du versement d’argent effectué par chaque actionnaire. Ces apports sont conservés sur un compte bancaire dédié à l’entreprise et peuvent être utilisés librement par celle-ci.
- Apports en nature : ce sont des biens meubles ou immeubles qui sont transférés à l’entreprise lors de sa création. Leur valeur doit être estimée par un commissaire aux apports afin de garantir leur réalisme et leur équité.
- Apports en industrie : il s’agit ici de l’apport de compétences techniques ou de connaissances particulières par un actionnaire. Ce type d’apport n’est pas valorisé monétairement et ne contribue pas directement au capital social, mais il permet à l’entreprise de bénéficier d’un savoir-faire précieux pour son développement.
Zoom sur les capitaux propres
Les capitaux propres se décomposent quant à eux en plusieurs éléments :
- Le capital social, soit une partie des capitaux propres (cf. définition ci-dessus).
- Les réserves : ce sont des sommes constituées par l’entreprise pour faire face à des investissements futurs ou des imprévus. Il existe plusieurs types de réserves (réserves légales, statutaires, réglementées, etc.).
- Le report à nouveau : il représente les bénéfices non distribués aux actionnaires lors des exercices précédents. Ce cumul peut être utilisé pour financer de nouveaux projets ou réparti entre les actionnaires sous forme de dividendes.
- Les subventions d’investissement : elles proviennent d’organismes publics ou privés qui soutiennent financièrement l’entreprise dans le cadre de projets spécifiques. Ces fonds peuvent être accordés sous forme de subventions, d’avances remboursables ou de garanties.
- Le résultat net de l’exercice : il s’agit du bénéfice réalisé par l’entreprise durant chaque exercice comptable après avoir pris en compte toutes ses charges et produits.
En somme, le capital social et les capitaux propres sont deux concepts distincts, mais étroitement liés. Tandis que le premier désigne les apports initiaux des associés lors de la création d’une entreprise, le second englobe ces apports et toutes les autres ressources financières accumulées par la société au fil du temps. Il est essentiel de bien comprendre ces différences afin de suivre efficacement la situation financière de son entreprise.