Le budget prévisionnel est un outil essentiel pour assurer la santé financière d’une entreprise ou d’un projet. Il permet d’estimer les produits et charges futurs, et ainsi de déterminer la viabilité de votre activité. Dans cet article, nous vous guidons à travers les différentes étapes de calcul du budget prévisionnel et vous donnons des conseils pour élaborer un plan de finance solide.
Définition du budget prévisionnel
Le budget prévisionnel est une estimation chiffrée de l’ensemble des recettes et dépenses prévues pour une période donnée, généralement un exercice comptable complet, soit 12 mois. Cet outil de gestion permet d’évaluer la rentabilité de votre entreprise ou projet, d’anticiper les difficultés financières éventuelles, et de piloter efficacement votre activité en ajustant vos décisions stratégiques en fonction des résultats attendus.
Un budget prévisionnel bien construit se compose de plusieurs éléments :
- Un compte de résultat prévisionnel : il récapitule les produits (chiffre d’affaires, subventions, etc.) et charges (coûts fixes et variables) estimés pour la période à venir.
- Un bilan prévisionnel : il présente le patrimoine de l’entreprise (actifs et passifs) ainsi que les investissements et financements envisagés.
- Un plan de trésorerie : il détaille l’évolution mensuelle des encaissements et décaissements, permettant de vérifier si l’entreprise dispose de suffisamment de liquidités pour faire face à ses échéances.
Dans le cadre d’un projet spécifique, le budget prévisionnel peut également inclure un plan de financement présentant les différentes sources de financement mobilisées (apports personnels, emprunts bancaires, aides publiques, etc.) et leur affectation aux dépenses prévues (investissements matériels, frais de fonctionnement, etc.).
Étapes de calcul du budget prévisionnel
La construction d’un budget prévisionnel nécessite une démarche rigoureuse en plusieurs étapes :
1. Estimer les recettes
Commencez par déterminer votre chiffre d’affaires prévisionnel, c’est-à-dire la somme des ventes de produits ou services que vous comptez réaliser sur la période considérée. Pour cela, basez-vous sur une étude de marché, vos performances passées et vos objectifs commerciaux. N’oubliez pas de prendre en compte les variations saisonnières si votre activité est sensible à ces fluctuations.
Ajoutez ensuite les autres produits éventuels, tels que les subventions, les loyers perçus, ou encore les remboursements d’emprunts. Veillez à ne comptabiliser que les éléments réalistes et justifiables auprès de vos partenaires financiers.
2. Évaluer les charges
Listez l’ensemble des coûts fixes et variables liés à l’exercice de votre activité :
- Les charges fixes incluent le loyer, les salaires et charges sociales, les amortissements de matériel, l’entretien des locaux, etc. Elles sont indépendantes du niveau d’activité et restent stables sur la période.
- Les charges variables correspondent aux dépenses qui évoluent en fonction du chiffre d’affaires (matières premières, commissions sur ventes, frais de transport…). Il est donc important de bien connaître votre structure de coûts pour ajuster ces charges en fonction de la progression prévue de vos ventes.
Pour un projet spécifique, pensez également à intégrer les dépenses exceptionnelles liées à sa réalisation (acquisition de matériel, recrutement temporaire, communication, etc.).
3. Calculer la marge brute et nette
La marge brute correspond au chiffre d’affaires moins les charges directes de production (matières premières, main d’œuvre directe).
Formule : Marge brute = Chiffre d’affaires – Coût des biens vendus
La marge nette représente le résultat global de l’entreprise après déduction de l’ensemble des charges (fixes et variables) ainsi que des impôts et taxes.
Formule : Marge nette = Marge brute – Charges fixes – Charges variables – Impôts et taxes
4. Établir un plan de trésorerie
Le plan de trésorerie permet de vérifier la solvabilité de votre entreprise mois par mois. Sur la base des encaissements et décaissements prévus, calculez le solde de trésorerie pour chaque période :
Formule : Solde de trésorerie = Trésorerie initiale + Encaissements – Décaissements
Il est crucial d’assurer un niveau de trésorerie suffisant pour faire face aux échéances de paiement et éviter les difficultés financières.
Plan de financement : mobiliser les ressources nécessaires
Le plan de financement constitue une composante clé du budget prévisionnel dans le cadre d’un projet spécifique. Il présente en détail les sources de financement mobilisées pour couvrir les besoins de l’entreprise :
- Apports personnels : il s’agit de l’argent que vous investissez vous-même dans le projet (économies, héritage…).
- Emprunts bancaires : ils représentent les sommes empruntées auprès de banques ou d’autres institutions financières.
- Aides publiques : n’hésitez pas à solliciter des subventions, prêts d’honneur ou exonérations fiscales auprès des organismes publics compétents.
- Financements alternatifs : crowdfunding, business angels, capital-risque… de nombreuses solutions existent pour financer un projet innovant ou à fort potentiel.
Les fonds levés doivent être affectés aux différentes dépenses prévues dans le budget prévisionnel, qu’il s’agisse d’investissements matériels, immatériels ou de frais de fonctionnement.
En suivant ces étapes et conseils, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour élaborer un budget prévisionnel solide et assurer la santé financière ainsi que la viabilité de votre entreprise ou projet.